Lettre ouverte aux citoyennes et citoyens haïtiens

Port-au-Prince, le 31 juillet 2015

Je suis une femme, épouse, mère de famille, citoyenne, membre du parti Rassemblement des Citoyens Patriotes et avoue avoir eu très mal en écoutant dans les médias les propos indécents d’un homme élu président de mon pays, avilissant Haïti, agressant sexuellement une femme et dévalorisant les femmes haïtiennes. Non encore revenue de mes émotions, je me posai la question : « Notre pays déprimé serait-il en train de glisser dans un état de morbidité patent à défaut de trouver l’énergie de se redresser ? »

Le constat : Ce président n’arrivant pas à se débarrasser de ses relents pervers de Sweet Micky frisant la psychopathie sous la forme de dénigreur-plaisantin a « violé » encore une fois la société haïtienne dans le cadre d’une campagne politique pour son parti dans les départements de Nippes et du Sud Est ces derniers jours en lançant des propos obscènes aux gens invités à participer à des rencontres publiques organisées par « ses candidats » et en particulier à une femme militante pour la vie et le respect de ses droits qu’il a fait plus qu’injurier.

Ne pouvant pas garder le silence comme ces millions de personnes en émoi, choquées, honteuses d’avoir un président sombrant en pleine vilenie, j’appelle les citoyennes et citoyens de ce pays à se mettre debout et à dire NON. Ce qu'il faut retenir de cette histoire est que le « premier citoyen du pays » a craché sur la famille haïtienne, le droit, le droit de la femme, le droit de cette femme et la constitution d’Haïti en utilisant son pouvoir comme une arme de guerre contre la population.

Je réclame, de la Ministre à la condition féminine et aux droits de la femme, des Commissaires du gouvernement en fonction dans les villes des habitantes et habitants agressées, des associations des droits humains, des ministres femmes du gouvernement en place, des associations pour le droit des femmes, des candidats et en particulier les candidates, les citoyens et citoyennes du pays et du monde, toutes celles et tous ceux qui ont subi cette violence et cette indignité, une réaction non équivoque car cet outrage démontre que la dictature n’a pas abdiqué et nous promet des jours sombres.

L’éthique citoyenne nous dicte de refuser tout échappatoire aux fossoyeurs de ce pays en nous rebellant contre ces scandales à répétition au plus haut sommet de l’Etat couverts par les tenants du statu quo. Honte à celles et ceux qui défendent l’indéfendable en cautionnant la haine du président contre celles et ceux qui se tiennent encore debout et qui se battent pour la démocratie réelle.

Citoyennes et citoyens, doit-on continuer à assister impuissants à la descente aux enfers de notre pays ? Il nous faudra, donc, travailler au marteau piqueur pour arracher les racines profondes de ce banditisme à visage découvert incrusté dans la chair de notre République. Ce qui me soulage est la confiance que je fais à l’histoire de ce pays riche en enseignements et en résistance à l’oppression et l’immoralité.

Citoyennes, Citoyens en réagissant, vous aurez gagné un pays. En vous drapant dans l’indifférence, vous consacrerez la perversité du statu quo qui s’est bien installée à votre insu dans vos consciences pour vous faire attendre et supporter peureusement tous les maux !

Ressaisissez-vous et Résistez, c’est tout le bien que je vous adresse !

Citoyennement et Patriotiquement

Marie Lyndsay F. Jason
Responsable de la Commission Citoyenneté
Membre du Regroupement des Femmes du RCP

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